Burundi : Disparition forcée de MM Léon bangiricenge et Rémy Ndagijimana, deux militants du MSD

Le 25 avril 2017, l'épouse de Rémy Ndagijimana, a accompagné son mari jusqu'à Sororezo et ne savait pas qu'elle le voyait pour la dernière fois. Le mari a continué son chemin vers Mutanga Sud en Mairie de Bujumbura où il avait rendez-vous avec le chef des Imbonerakure de Sororezo, Hatungimana alias "Wenge". Chauffeur de profession, Rémy Ndagijamana était au chômage et Wenge disait lui avoir trouvé un nouvel emploi. Arrivé tout près de la Paroisse Esprit de Sagesse dit "Chez Ntabona", Rémy a été enlevé par des personnes à bord d'une voiture Toyota TI aux vitres teintées. Des témoins de la scène auraient reconnu parmi les ravisseurs "Joe Dassin", officier du SNR cité dans de nombreux crimes à Musaga, il serait affecté pour le moment dans Bujumbura Rural. Rémy Ndagijimana aurait été conduit au bar Iwabo w'abantu à Kamenge où il aurait passé trois jours sous torture avant d'être transféré dans un lieu secret de détention à Kajaga. Rémy Ndagijimana avait 35 ans au moment de cette disparition forcée et laissait un enfant de trois ans ainsi qu'une jeune épouse enceinte.

Deux jours plus tôt, Léon Bangiricenge, hommes d'affaires âgé de 55 ans et père de quatre enfants, avait répondu à un appel téléphonique d'un ami qui devait passer chez lui. Alors qu'il l'attendait devant sa résidence à Kamenge, Léon Bangiricenge a été enlevé par des éléments du SNR conduits par Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu selon des témoins. Lui aussi, il aurait été conduit au bar Iwabo w'abantu où il sera rejoint par Rémy Ndagijimana. Cet enlèevement est survenu dix jours seulement après l'évasion de la prison de Rutana par Charles Nzeyimana, frère de Léon Bangiricenge et ancien président du parti MSD en Mairie de Bujumbura.Difficile de savoir s'il existe un lien entre l'évasion de Charles et la disparition forcée de Léon.

Après le bar Iwabu w'abantu, Léon Bangiricenge et Rémy Ndagijimana auraient été détenus dans une maison secrète du SNR à Kajaga dans la commune de Mutimbuzi. Malades à cause des actes de torture subis, les deux compagnons d'infortune auraient été exécutés le 31 mai 2017 et enterrés dans une fosse commune près du pont Ntahangwa, non loin de l'Eglise pentécôtiste de Ntahangwa, selon le porte-parole du parti MSD. Des proches des victimes ont été menacés alors qu'ils menaient des vérifications dans les différents cachots officiels, les familles ont été pressées de payer des rançons aux agents du SNR qui promettaient d'aider dans la libération. La police burundaise n'a jamais communiqué sur cette double disparition forcée, la justice reste inactive six mois après.

Léon et Rémy étaient des militants du parti MSD et avaient manifesté contre le troisième mandat de pierre Nkurunziza, Rémy avait même été chauffeur à la permanence nationale du parti. Leur disparition forcée rappelle le sort de nombreux autres membres du MSD victimes de la répression en cours au Burundi. Un quart de la quantaine de dossiers NDONDEZA concernent des membres du MSD dont des responsables du parti dans des communes.

Trouvez l'intégralité de l'enquête du Focode Asbl sur cette double disparition forcée sur le lien http://ndondeza.org/leon-bangiricenge-et-remy-ndagijimana/

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