Burundi - Tanzanie Et s'il y avait un "non-dit" ?
Tout était fin prêt à #Mutambu.
Pierre Nkurunziza devait ouvrir hier, jeudi 20 juillet 2017, le site
d'extraction des minerais "terres rares" de Rainbow Mining Burundi
(RMB). La sécurité était déployée depuis trois jours. L'événement était
annoncé et les invitations déjà envoyées. Mais changement de dernière
minute: les patrons de RMB ne sont pas encore arrivés et Nkurunziza doit
se rendre dare dare à Ngara le même 20 juillet. Jeudi après-midi les
dirigeants de Rainbow atterrissent sur Bujumbura. Nkurunziza sera enfin à
Mutambu ce vendredi 21 juillet pour lancer officiellement
l'exploitation. Une certaine nervosité est perceptible, Nkurunziza est
méfiant du coin, des chiens sont amenés pour inspecter chaque endroit où
il va poser les pieds. Mais on retiendra qu'il a dû se rendre à Ngara
avant l'ouverture du site. Simple hasard de calendrier ?
En février dernier, David Gakunzi avait dénoncé des connexions burundaises, tanzaniennes et sud-africaines dans l'extraction des "terres rares" de Gakara, au détriment du peuple burundais. Encore des minerais du sang....
En bas, je reprends la publication de David.
(encore une fois j'attends des insultes en lieu et place d'une explication).
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#Burundi : DECIVILISATION ET TERRES RARES
Les dernières images et nouvelles en provenance du Burundi sont toujours effroyables et insoutenables : corps brutalisés, torturés, mutilés, jetés, décapités... Et ces nombreux témoignages de rescapés des geôles - connues ou inconnues du pouvoir - ayant subis des actes de torture monstrueux...
C'est ainsi hélas: le Burundi récemment classé "pays le plus malheureux du monde", est désormais une terre-jungle engluée dans la barbarie la plus sauvage. Loin des yeux du monde, on continue d'arrêter, de torturer, de violer, de tuer quotidiennement dans le huis clos absolu. Triomphe de la bestialité.
Et le régime sanguinaire de Bujumbura, jubilatoire dans le sang versé, sait qu’il peut continuer à écraser et détruire la vie en toute impunité; il sait que s'il ne tue pas en gros tas, s'il n'égorge pas en masse, il a les mains libres, il a la sauvagerie libre ; il sait qu’il peut continuer à pourchasser et abattre lentement, les uns après les autres, les uns à la suite des autres, les uns pour délit de faciès, les autres pour délit d’opinion. Droit national-souverain de tuer accordé tant que la démolition et la profanation de la vie jusque dans la mort, est conduite à petites doses quotidiennes, le souci de discrétion respecté.
Dans ces conditions-là, alors, les hommes et les femmes peuvent continuer à être brutalisés, terrorisés, détruits, assassinés et les yeux du monde, et l'Ambassadeur de France par exemple à Bujumbura, peut déclarer tranquillement, le vocabulaire débonnaire, qu'il se sent en sécurité, que seul ne l'inquiète que l'insécurité routière nocturne "avec ces gros camions sur des petites routes qui tournicotent et des animaux qui traversent un peu partout"!
Hier comme aujourd'hui, hier au Chili sous la férule de Pinochet, hier en Ouganda sous la cruauté d'Idi Amin, hier à Port-au-Prince sous les machettes des macoutes de Papa et Baby Doc, et aujourd'hui au Burundi, les tyrannies les plus sauvages, les plus sanguinaires se nourrissent toujours de cette passivité, de cette lâcheté qui vaut complicité de tous ceux qui savent et laissent faire, de tous ceux qui voient et font semblant de ne pas voir. Et de tous ceux qui, l'éthique longtemps dissoute par la rapacité, font affaires et commerce dans l'opacité avec les tueurs.
Je pense ici notamment à Rainbow Rare Earths et ses obscures connections tanzaniennes et sud-africaines; Rainbow Rare Earths, avaleur des terres rares du Burundi; Rainbow Rare Earths qui vient de lever plus de 9,2 millions d’euros à la Bourse de Londres pour financer l’extraction des réserves de Gakara, gisement présentant une teneur exceptionnelle en oxydes; Rainbow Rare Earths qui a signé avec le groupe allemand ThyssenKrupp, un accord de fourniture de l’entièreté de sa production; les premières livraisons au groupe allemand devant être effectuées à la fin de cette année.
Mais oui, la décivilisation avance au Burundi et les affaires continuent dans l'obscurité. Il y avait les diamants du sang de Sierra-Léone, nous voici maintenant avec les terres rares du Burundi puant la mort à ciel ouvert.
Mais qui sauvera donc les Burundais de l'emprise des bêtes sauvages actuels? Ou alors est-ce ainsi, les Burundais seraient-ils condamnés encore et encore à être brutalisés, écrasés dans l'indifférence générale? Y'aurait-il - tout compte fait, tout simplement - des vies humaines qui ne comptent pas? Des vies qui ne comptent alors vraiment pas?
En février dernier, David Gakunzi avait dénoncé des connexions burundaises, tanzaniennes et sud-africaines dans l'extraction des "terres rares" de Gakara, au détriment du peuple burundais. Encore des minerais du sang....
En bas, je reprends la publication de David.
(encore une fois j'attends des insultes en lieu et place d'une explication).
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#Burundi : DECIVILISATION ET TERRES RARES
Les dernières images et nouvelles en provenance du Burundi sont toujours effroyables et insoutenables : corps brutalisés, torturés, mutilés, jetés, décapités... Et ces nombreux témoignages de rescapés des geôles - connues ou inconnues du pouvoir - ayant subis des actes de torture monstrueux...
C'est ainsi hélas: le Burundi récemment classé "pays le plus malheureux du monde", est désormais une terre-jungle engluée dans la barbarie la plus sauvage. Loin des yeux du monde, on continue d'arrêter, de torturer, de violer, de tuer quotidiennement dans le huis clos absolu. Triomphe de la bestialité.
Et le régime sanguinaire de Bujumbura, jubilatoire dans le sang versé, sait qu’il peut continuer à écraser et détruire la vie en toute impunité; il sait que s'il ne tue pas en gros tas, s'il n'égorge pas en masse, il a les mains libres, il a la sauvagerie libre ; il sait qu’il peut continuer à pourchasser et abattre lentement, les uns après les autres, les uns à la suite des autres, les uns pour délit de faciès, les autres pour délit d’opinion. Droit national-souverain de tuer accordé tant que la démolition et la profanation de la vie jusque dans la mort, est conduite à petites doses quotidiennes, le souci de discrétion respecté.
Dans ces conditions-là, alors, les hommes et les femmes peuvent continuer à être brutalisés, terrorisés, détruits, assassinés et les yeux du monde, et l'Ambassadeur de France par exemple à Bujumbura, peut déclarer tranquillement, le vocabulaire débonnaire, qu'il se sent en sécurité, que seul ne l'inquiète que l'insécurité routière nocturne "avec ces gros camions sur des petites routes qui tournicotent et des animaux qui traversent un peu partout"!
Hier comme aujourd'hui, hier au Chili sous la férule de Pinochet, hier en Ouganda sous la cruauté d'Idi Amin, hier à Port-au-Prince sous les machettes des macoutes de Papa et Baby Doc, et aujourd'hui au Burundi, les tyrannies les plus sauvages, les plus sanguinaires se nourrissent toujours de cette passivité, de cette lâcheté qui vaut complicité de tous ceux qui savent et laissent faire, de tous ceux qui voient et font semblant de ne pas voir. Et de tous ceux qui, l'éthique longtemps dissoute par la rapacité, font affaires et commerce dans l'opacité avec les tueurs.
Je pense ici notamment à Rainbow Rare Earths et ses obscures connections tanzaniennes et sud-africaines; Rainbow Rare Earths, avaleur des terres rares du Burundi; Rainbow Rare Earths qui vient de lever plus de 9,2 millions d’euros à la Bourse de Londres pour financer l’extraction des réserves de Gakara, gisement présentant une teneur exceptionnelle en oxydes; Rainbow Rare Earths qui a signé avec le groupe allemand ThyssenKrupp, un accord de fourniture de l’entièreté de sa production; les premières livraisons au groupe allemand devant être effectuées à la fin de cette année.
Mais oui, la décivilisation avance au Burundi et les affaires continuent dans l'obscurité. Il y avait les diamants du sang de Sierra-Léone, nous voici maintenant avec les terres rares du Burundi puant la mort à ciel ouvert.
Mais qui sauvera donc les Burundais de l'emprise des bêtes sauvages actuels? Ou alors est-ce ainsi, les Burundais seraient-ils condamnés encore et encore à être brutalisés, écrasés dans l'indifférence générale? Y'aurait-il - tout compte fait, tout simplement - des vies humaines qui ne comptent pas? Des vies qui ne comptent alors vraiment pas?
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