Burundi: Disparition forcée de Pacifique Birikumana, chauffeur de l'Eglise Catholique à Ngozi
#Burundi #Ndondeza
Pacifique Birukumana, un jeune homme de 32 ans, chauffeur de l’Economat
Général du Diocèse Catholique de Ngozi, a disparu depuis trois mois.
Des pistes sérieuses pouvant mener aux auteurs de sa disparition
existent mais n’ont jamais été explorées par les différents organes de
l’Etat, y compris la Commission Nationale Indépendante des Droits de
l’Homme, CNIDH. L’Eglise Catholique qui l’employait s’est étrangement
tue, probablement en raison des relations difficiles qu’elle a avec le
pouvoir de Pierre Nkurunziza. Le patron du SNR (services secrets) à
Ngozi, Venant Miburo semble avoir joué un rôle de premier plan dans
cette disparition forcée (son bureau était déjà cité dans plusieurs
autres crimes graves), mais il reste jusqu'ici intouchable.
Le samedi 08 avril 2017, Pacifique Birukumana a reçu une mission précise de ses supérieurs : aller-retour à Gitega au volant du bus de type Coaster du Diocèse Ngozi pour transporter des militaires du Camp Ngozi qui avaient loué le véhicule. De retour à Ngozi dans la soirée, il a normalement ramené le bus au parking de l’Economat Général, puis il est rentré chez lui. A 20 mètres de sa résidence, il s’est arrêté au Bar Kukabasore où il a pris un verre avec des « amis ». Au sortir du bistrot, Pacifique Birikumana a été enlevé par quatre miliciens Imbonerakure dont trois ont été identifiés selon l’enquête du FOCODE : « BUTOYI résidant à Gatare (présenté comme le chef de ce groupe de bourreaux), Régis Ndizeye alias MAJEWUSI (agent de la Mutuelle de la Fonction Publique à Ngozi) et un nommé MANWANGARI. Dès son enlèvement, Pacifique Birikumana aurait été embarqué dans la voiture Toyota de type TI appartenant au responsable provincial du SNR à Ngozi, Venant Miburo ».
Dans leurs efforts de recherche, des proches et des activistes de droits humains ont appelé le numéro téléphonique de Pacifique Birikunama. Eteint dès la soirée de l’enlèvement, le téléphone a sonné et décroché au troisième jour de la disparition. Une personne inconnue prénommée « Elie » a répondu et s’est présentée comme un domestique récemment recruté chez Venant Miburo selon les descriptions qu’il a faites de la résidence et du bureau de son « boss ». « Le contenu de la conversation en Kirundi (langue nationale) est traduit en français dans les lignes qui suivent, tel que rapporté au FOCODE. L’interlocuteur du prénommé « Elie » est désigné par la lettre grecque alpha Ω:
Elie: Allo!
Ω: Allo! Est-ce que ce téléphone est le tien?
Elie: Non, ce téléphone n’est pas le mien, je viens de le trouver dans les vêtements appartenant à mon patron. Il me les a laissés pour que je les lave.
Ω: Est-ce que ton patron serait par hasard Pacifique le chauffeur à l’Economat Général?
Elie: Non, mon patron n’est pas chauffeur à l’économat, son bureau se trouve “Kurya Gitega” tout près du Rond-Point .
Ω: Comment s’appelle votre patron?
Elie: ça fait juste quelques jours que je suis son travailleur domestique, je ne connais pas encore son nom.
Ω: Et toi comment t’appelles-tu?
Elie: Je m’appelle Elie
Ω: Est-ce que tu possèdes ton propre téléphone?
Elie: Non je ne l’ai pas encore acheté.
Ω: Où êtes-vous en ce moment?
Elie: Ici au quartier Kinyami, tout près de la REGIDESO au numéro 75.
Par après “Elie” a répondu à au moins trois autres appels sur ce téléphone de Pacifique Birikumana, puis le téléphone a été éteint jusqu’à ce jour. »
En dépit de tous ces indices, les autorités burundaises n’ont mené aucune enquête sur la disparition forcée de Pacifique Birikumana. Dans une douleur immense, la famille attend toujours : elle ne sait pas s’il faut débuter le deuil ou s’il faut continuer à espérer son retour.
La disparition forcée de Pacifique Birikumana est une preuve que le régime Nkurunziza poursuit les disparitions forcées en 2017, comme le montreront d'autres cas que nous publierons cette semaine.
Suivez l’intégralité de la déclaration du FOCODE sur : http://ndondeza.org/pacifique-birikumana/
Le samedi 08 avril 2017, Pacifique Birukumana a reçu une mission précise de ses supérieurs : aller-retour à Gitega au volant du bus de type Coaster du Diocèse Ngozi pour transporter des militaires du Camp Ngozi qui avaient loué le véhicule. De retour à Ngozi dans la soirée, il a normalement ramené le bus au parking de l’Economat Général, puis il est rentré chez lui. A 20 mètres de sa résidence, il s’est arrêté au Bar Kukabasore où il a pris un verre avec des « amis ». Au sortir du bistrot, Pacifique Birikumana a été enlevé par quatre miliciens Imbonerakure dont trois ont été identifiés selon l’enquête du FOCODE : « BUTOYI résidant à Gatare (présenté comme le chef de ce groupe de bourreaux), Régis Ndizeye alias MAJEWUSI (agent de la Mutuelle de la Fonction Publique à Ngozi) et un nommé MANWANGARI. Dès son enlèvement, Pacifique Birikumana aurait été embarqué dans la voiture Toyota de type TI appartenant au responsable provincial du SNR à Ngozi, Venant Miburo ».
Dans leurs efforts de recherche, des proches et des activistes de droits humains ont appelé le numéro téléphonique de Pacifique Birikunama. Eteint dès la soirée de l’enlèvement, le téléphone a sonné et décroché au troisième jour de la disparition. Une personne inconnue prénommée « Elie » a répondu et s’est présentée comme un domestique récemment recruté chez Venant Miburo selon les descriptions qu’il a faites de la résidence et du bureau de son « boss ». « Le contenu de la conversation en Kirundi (langue nationale) est traduit en français dans les lignes qui suivent, tel que rapporté au FOCODE. L’interlocuteur du prénommé « Elie » est désigné par la lettre grecque alpha Ω:
Elie: Allo!
Ω: Allo! Est-ce que ce téléphone est le tien?
Elie: Non, ce téléphone n’est pas le mien, je viens de le trouver dans les vêtements appartenant à mon patron. Il me les a laissés pour que je les lave.
Ω: Est-ce que ton patron serait par hasard Pacifique le chauffeur à l’Economat Général?
Elie: Non, mon patron n’est pas chauffeur à l’économat, son bureau se trouve “Kurya Gitega” tout près du Rond-Point .
Ω: Comment s’appelle votre patron?
Elie: ça fait juste quelques jours que je suis son travailleur domestique, je ne connais pas encore son nom.
Ω: Et toi comment t’appelles-tu?
Elie: Je m’appelle Elie
Ω: Est-ce que tu possèdes ton propre téléphone?
Elie: Non je ne l’ai pas encore acheté.
Ω: Où êtes-vous en ce moment?
Elie: Ici au quartier Kinyami, tout près de la REGIDESO au numéro 75.
Par après “Elie” a répondu à au moins trois autres appels sur ce téléphone de Pacifique Birikumana, puis le téléphone a été éteint jusqu’à ce jour. »
En dépit de tous ces indices, les autorités burundaises n’ont mené aucune enquête sur la disparition forcée de Pacifique Birikumana. Dans une douleur immense, la famille attend toujours : elle ne sait pas s’il faut débuter le deuil ou s’il faut continuer à espérer son retour.
La disparition forcée de Pacifique Birikumana est une preuve que le régime Nkurunziza poursuit les disparitions forcées en 2017, comme le montreront d'autres cas que nous publierons cette semaine.
Suivez l’intégralité de la déclaration du FOCODE sur : http://ndondeza.org/pacifique-birikumana/
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