Projet de 4ème mandat de pierre Nkurunziza? Le Burundi est sérieusement en danger !

#Burundi En lançant la machine vers la révision de la Constitution, Pierre Nkurunziza ouvre la bataille contre ses généraux et renforce le risque d'une guerre civile. Simple question: "qui remplacerait Pierre Nkurunziza s'il ne briguait pas un quatrième mandat?" Dans l'immédiat ce ne serait ni un leader de l'opposition ni un membre de la société civile tant vilipendées dans les propagandes du régime de Bujumbura. Si Nkurunziza quitte, il sera remplacé par un de ses généraux; par conséquent son idée de quatrième mandat est avant tout une barrière aux ambitions des généraux ex-FDD.


La première personne dont se méfie le tyran de Bujumbura s'appelle Alain-Guillaume Bunyomi qui, d'ailleurs, n'hésite pas à se nommer par son compte email officiel "Mutama 2". Le Général Bunyoni est convaincu que son heure a sonné et que le moment de remplacer Nkurunziza est bel et bien arrivé. Nkurunziza n'est pas dupe: les dernières communications institutionnelles et médiatiques à Bujumbura sur la corruption préparaient déjà le terrain à une possible arrestation du Général de Rutana. Depuis peu, le climat semble s'apaiser entre les deux "Mutama" qui continuent à s'observer malicieusement. Les fuites organisées par le renseignement privé de Nkurunziza sur l'implication de Bunyoni dans la disparition forcée de l'honorable Oscar Ntasano est une preuve que la guerre entre les deux se poursuit. Pourtant, tout montre, que le réseau secret de Nkurunziza est derrière cette disparition.

Convaincu d'avoir neutralisé le plus imprévisible, probablement le moins réfléchi, en l'occurrence Général Evariste Ndayishimiye, Pierre Nkurunziza garde un oeil vigilant sur le Général Prime Niyongabo qui l'inquiète par son sérieux, son soutien par les deux tendances exFAB et exPMPA de l'armée ainsi que son opposition à certains abus du régime. Peu de gens savent combien le Général Niyongabo s'était opposé aux formations militaires des Imbonerakure à Kiliba-Ondes en RDC. Alors qu'il avait reçu la mission de ravitailler les Imbonerakure, il avait alors trouvé une astuce pour ne pas être impliqué directement: il avait demandé au commandant d'alors de la première région militaire, le Colonel Kabisa, de s'occuper de tout ce qui a trait à Kiliba-Ondes. Avec des gens de confiance, le Général n'a jamais cessé de se plaindre de ce qu'il prenait pour une humiliation: on ne peut pas demander au chef de l'armée régulière de s'occuper de la formation des milices. C'était tout le contraire du Général Bunyoni qui avait rapidement organisé une formation parallèle des Imbonerakure dans Bujumbura-Rural car il estimait que, sans milice à lui, il serait rapidement marginalisé par Adolphe Nshimirimana et Nkurunziza. Par son discours et son comportement, le Général Niyongabo tente de garder une certaine distance face aux abus. Seulement, Nkurunziza compte encore sur la méfiance viscérale entre Bunyoni et Niyongabo pour espérer que les deux rivaux ne se ligueront jamais contre lui.

Contrairement aux apparences, Nkurunziza surveille également le Général Etienne Ntakarutimana, patron du SNR. Rien n'oppose les deux hommes à ce jour, mais Nkurunziza reste marqué par l'audace des généraux qui lui ont écrit en 2014 et la "trahison" de celui qu'il croyait le plus faible de tous, le Général Godefroid Niyombare. Selon des sources bien informées, il se méfie aussi, parfois avec mépris, du Général Silas Ntigurigwa (le plus frustré et le plus protestataire de tous les généraux). C'est encore cette méfiance de l'armée et des généraux qui pousse Nkurunziza à accélerer la formation et l'armement des Imbonerakure, le renforcement de la puissance de frappe de la BSPI et l'organisation d'un service de renseignement parallèle. Il se prépare ainsi à un autre soulèvement de l'armée et tente de se donner les moyens d'y faire face.

L'idée d'un quatrième mandat est enfin une insulte à toute la nation burundaise et une provocation de trop. L'Accord d'Arusha du 28 août 2000 a défini le conflit burundais comme "un conflit politique avec des dimensions ethniques très prononcées". Arusha a défini comment on accède et quitte le pouvoir, et instauré un délicat partage du pouvoir (politique et militaire) entre les forces politico-ethniques du pays. En monopolisant le pouvoir et en écartant complètement des forces politico-ethniques, en bafouant les libertés citoyennes, Nkurunziza conduit le Burundi à l'abîme. Le risque est énorme: une guerre civile ne tardera pas s'il fonce vers un quatrième mandat, une guerre qui opposerait alors Nkurunziza à des éléments de son propre camp et de son opposition. Autant le troisième mandat saigne l'opposition, autant le quatrième saignera le propre camp de Nkurunziza. Beaucoup de ceux qui se réjouissent aujourd'hui quand Nkurunziza tue les "Sindumuja" ou les "Mujeri" pleureront bientôt quand il se tournera contre leurs maris, leurs parents, leurs frères. Une urgence est là pour tous, pro et anti 3ème mandat: barrer la route à la monarchie de Nkurunziza et sauver la Patrie d'un terrible naufrage imminent!

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