Gaston Gahungu, un juste en prison à Gitega !

#Burundi Gaston Gahungu, le sage de #Songa est en prison depuis deux jours, au cachot de la police à Gitega. En janvier 2013, il avait reçu le Prix FOCODE du Bon Citoyen en raison de son courage exceptionnelle dans la protection de la population de sa colline. 2011 et 2012 avaient été des années terribles: plusieurs dizaines de militants de l'opposition, spécialement les militants du FNL et du MSD, avaient été victimes d'exécutions extrajudiciaires. À Gitega, un sous-commissaire provincial de la police, Michel Nurweze alias Rwembe (le rasoir), faisait la pluie et le bon temps. Mais, dans sa folie meurtrière, Rwembe avait connu échec cuisant sur une seule colline: Songa en Commune de Gitega. Un chef de colline - un vrai - avait résisté à Rwembe : Gaston Gahungu. 

Gaston Gahungu a même refusé d'obtempérer aux ordres de l'administrateur communal de Gitega qui lui demandait de collaborer avec Rwembe. Limogé quelques semaines plus tard, Gaston Gahungu a été soutenu par sa population qui, chose impensable à l'époque, a manifesté des semaines pour réclamer le retour du chef de colline. Face à ce soutien spectaculaire de la population, une poursuite judiciaire a été lancée par le Parquet près la Cour anti-corruption : Gaston Gahungu était accusé d'avoir collecté des taxes sans quittances. Inédit pour un chef de colline quand la Cour résistait à poursuivre nombre de corrompus bien connus et souvent dénoncés. La population de Songa a de nouveau dénoncé une machination contre l'ancien chef de colline.

Sept ans après les faits dont il serait accusé, Gaston Gahungu est de nouveau poursuivi par le même parquet. La présomption d'innocence ne joue pas pour lui: il est détenu au cachot depuis deux jours alors qu'il n'avait jamais refusé de comparaître devant la justice. Juste pour le déstabiliser et l'empêcher de continuer à être le protecteur de la population de Songa.

Pâques nous rappelle que les justes comme Jésus sont souvent en prison et les criminels comme Barabas en liberté. Mais Pâques témoigne que la victoire appartient aux justes en fin de compte. En cette Pâques de 2017, ma pensée va à l'Honorable Gaston Gahungu et à plein d'autres burundais qui souffrent les affres de l'injustice. Je leur dédie cette conviction : "quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit par se lever".

À tous les miens, à mes compatriotes et à mes amis, joyeuse fête pascale !

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