24-30 avril 2017: la semaine des tristesses au Burundi !

#Burundi La semaine des tristesses. Elle sera dure la semaine du 24 avril au 30 avril 2017, elle sera celle d'augubres souvenirs qui divisent les burundais.

- Mardi 25 avril ce sera le premier anniversaire de l'assassinat du Général Athanase KARARUZA, son épouse, un agent de sécurité et sa fille. La veille au soir, l'officier du SNR, OPC 2 Daniel NDABIGEZE avait été attaqué chez lui à Gatanguru et avait été grièvement blessé tandisque son épouse et son beau-frère ont laissé la vie dans l'attaque. Aucune lumière n'a été faite sur ces deux crimes.

- Mercredi 26 avril, ce sera le deuxième anniversaire du début des manifestations pacifiques contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Dès le premier jour, la répression de la contestation a été sanglante: deux ans après, on compte près de 3000 morts, environ un millier de victimes de disparitions forcées, plus de 8.000 prisonniers politiques, des milliers de victimes de torture et plus de 400.000 réfugiés.


- Samedi le 29 avril, ce sera le 45 ème anniversaire de la "crise de 1972" que certains nomment "evénements de 1972" et d'autres "génocide de 1972": une crise très grave qui aura fait plus de 300.000 morts, Hutu, Tutsi, Ganwa et Twa. La crise commence par une attaque d'un mouvement rebelle hutu, des massacres des familles Tutsi au sud du Burundi et entraînera une "répression aveugle" d'abord contre les monarchistes (dont le derneir roi du Burundi exécuté froidement à 24 ans et enterré dans une fosse commune jusqu'ici introuvable), ensuite contre l'élite Hutu (fonctionnaires, étudiants, ecclésiastiques, commerçants, militaires, etc). Disparitions forcées, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, expropriation, stigmatisation... aucune lumière n'a jamais été faite sur ces crimes.

- Dimanche le 30 avril, ce sera enfin le 20 ème anniversaire de l'attaque du Petit Séminaire de Buta par des rebelles du CNDD qui tuèrent aveuglement 40 séminaristes ayant refusé de se scinder en groupes Hutu et Tutsi. 20 ans après, nombre des tueurs sont dans les instances du pouvoir, aucune lumière, aucune justice n'a été faite pour ces "martyrs de la fraternité".

La semaine s'annonce par de terribles manipulations du pouvoir. Deux axes de manipulations sont à l'ordre du jour: la criminalisation et l'ethnicisation de la contestation populaire et pacifique du 26 avril 2015, l'instrumentalisation politique et l'actualisation de la crise de 1972. D'un côté, Pierre Nkurunziza tente de faire croire que les manifestations de 2015 étaient violentes et s'opposaient au pouvoir Hutu comme s'il est plus hutu que Pierre-Claver Mbonimpa, Agathon Rwasa, Charles Nditije, Jean Minani, Frédéric Bamvuginyumvira, Léonidas Hatungimana, Sylvestre Ntibantunganya et plein d'autres leaders qui ont appuyé ou participé à la coordination des manifestations. D'un autre côté, Nkurunziza et les siens vont manipuler la mémoire des burundais sur la crise de 1972 en rappelant les nombreux crimes innommables de l'époque dans l'espoir de faire oublier les crimes ignobles en cours depuis le 26 avril 2015. Ils vont tenter de faire oublier que les jeunes que les services de Nkurunziza enlèvent, torturent et tuent tous les jours sont nés pour la plupart vingt ans après 1972 et qu'ils ne savent rien de cette époque. Ils vont absolument taire que parmis les opposants au troisième mandat de Nkurunziza, la majorité est faite des victimes de 1972 ! Mais surtout ils ne diront pas que Pierre Nkurunziza a bloqué, pendant une décennie, la mise en place consensuelle des mécanismes de justice transitionnelle: CVR et Tribunal Spécial.

Toutes ces dates noires de notre histoire nous rappellent le sang versé du peuple burundais (dans toutes nos diversités). Nous avons besoin de la vérité et de la justice sur toutes ces dates, et bien d'autres. Et les crimes du passé ne compensent pas ceux d'aujourd'hui. Le moment est venu au peuple burundais de faire barrage aux pouvoirs de menteurs qui nous divisent et nous tuent depuis notre indépendance. L'heure de la dignité a sonné, ensemble crions: #SINDUMUJA !



Hier, le journal IKIRIHO de Pierre Nkurunziza a tenté de ternir l'image de Mutama Pierre-Claver Mbonimpa et, du coup, celle de la contestation populaire et pacifique. Mais j'aimerais lui dire que Pierre-Claver Mbonimpa est le symbole de la résistance courageuse du peuple burundais contre la tyrannie de Pierre Nkurunziza. La flamme de la résistance contre la tyrannie de Nkurunziza a été allumée le 26 avril 2015, elle ne s'éteindra pas. Je souhaite à tous mes compatriotes plus de courage et de lucidité au cours de cette semaine difficile !

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