APC Claude Nijimbere, un "tout puissant" caporal au service de Nkurunziza
#Burundi
APC Claude Nijimbere alias "Matwi', un caporal de la garde de
@pnkurunziza plus puissant que des officiers commandants d'unités.
Il est caporal, dans la police on dit APC. Son surnom est très connu: "Matwi" (les oreilles). Officiellement, c'est un simple agent de la police nationale (Matricule 03214) affecté à l'API (Appui à la Protection des Institutions) ou la version police de la garde présidentielle. Mais ce n'est pas qu'un caporal. A sa disposition, il a, du moins jusque très récemment, une camionnette pick-up et une garde d'au-moins six policiers. Parfois aussi, une moto et une voiture TI partagés avec des membres d'une équipe constitué en véritable escadron de la mort. Jusque très récemment, il avait loué une belle villa au chic quartier de Kigobe, non loin des bureaux de l'ANSS. Une aisance matérielle et financière, surtout une puissance, que lui envient des officiers. Il est également craint: son nom a été cité dans de nombreux crimes d'assassinats, de disparitions forcées, d'exécutions extra-judiciaires. Particulièrement dans l'assassinat de Zedi Feruzi et de la famille du journaliste Christophe Nkezabahizi. Son seul alter ego, dans le crime et dans la proximité avec Pierre Nkurunziza, s'appelle BPP1 Jonas Ndabirinde (Matricule BPN 1503). Nous reviendrons bientôt sur ce deuxième cas.
Le 08 mars 2017, nous avons été nombreux a être bouleversés par le témoignage de A.N., une jeune fille dont le père a été enlevé de chez lui, par des policiers, le 17 décembre 2015 à 19h30 et n'a jamais été retrouvé. Deux mois plus tard, le soir du 06 février 2016 alors qu'elle rentrait des cours du soir, la fille a été enlevée à son tour par les même policiers qui l'ont droguée et violée pendant trois jours. Violée par trois policers pendant trois jours tout en apprenant qu'elle allait mourir comme son père. Jetée dans la rue et laissée pour morte, elle a été reconnue par un taximan qui l'a ramenée à la maison le 09 février 2017. Traumatisée, réfugiée et soignée au Rwanda, A.N. a mis au monde un enfant issu de ce viol.
" ils étaient trois policiers policiers, mais un d'eux était en uniforme et les deux autres en tenues civiles. Ils nous ont commandé d'ouvrir la porte, faute de quoi ils allaient ouvrir le feu. Ma mère ne voulait pas ouvrir, mais mon père nous a ordonné d'ouvrir pour éviter la mort de ses enfants. Ils nous ont dit qu'ils cherchaient mon père et qu'ils le rameneraient.... Ma mère a tenté de résister, mais en vain. Ils l'ont amené et ils n'est jamais revenu. (...)
C’est en février [2016] qu'on m'a enlevée à mon tour en rentrant de l'école. J'étudiais en 9ème année [c'est-à-dire trois ans après l'école primaire]. Après la disparition de mon père, nous avions déménagé à la 10ème avenue de Buyenzi. Alors que je rentrais de l'étude du soir et que j'essayais de traverser la route au niveau du Foyer [de la Charité], j'ai vu une camionnette stopper devant moi et j'ai essayé de la contourner par derrière, on m'a attrappée et enlevée. Ils m'ont mise dans la camionnette et m'ont bandé les yeux. Arrivés dans leur maison, ils m'ont enlevé le bandeau et ils ont enlevé leurs cagoules. J'ai reconnu le quartier, c'était à Kigobe, près de l'endroit où les séropositifs récupèrent leurs médicaments [ANSS]. Ils se sont drogués, ils m'ont fait boire de l'alcool et m'ont fait des piqûres avec une seringue. (...) Ils m'ont violée pendant trois jour dans cette maison, chacun à son tour. J'ai pu reconnître un des trois, celui qui avait arrêté mon père. En me violant, il disait qu'il voulait que je retrouve mon père dans la tombe, c'est à ce moment que j'ai su que mon papa était mort. (...)
Ils m'ont violée jusqu'à ce je perde connaissance. Je ne sais pas comment je suis retournée à la maison (...). Quand j'ai repris conscience, ma mère venait de me ramener de l'hôpital. Puis, nous avons fui en province, parce que ma mère était recherchée à son tour. (...) Ma mère s'est arrangée pour me trouver discrètement des documents de voyage et je me suis enfuie au Rwanda. (...) Dès que je suis arrivée ici, j'ai raconté mon histoire au HCR et aux organisations de droits de l'homme. Ils m'ont amenée au centre de dépistage: je n'avais pas le SIDA, mais j'étais enceinte."
Témoignage à retrouver sur https://www.youtube.com/watch…
Qui est le père de cet enfant? Est-ce le "tout puissant" Caporal Claude Nijimbere? Est-ce l'APC Samson Nzohabonimana qui promettait à la victime de retrouver son père dans la tombe? Est-ce le troisième policier dont nous n'avons pas encore le nom?
Entretemps, Caporal Claude Nijimbere continue à gambader gaillardemment au palais de Nkurunziza, sous des airs de Rambo, parfois dans cette tenue inconnue de l'armée et de la police burundaise. Parce qu'il appartient à une autre armée parallèle, celle où les grades militaires n'ont aucun sens, là où compte seulement la fidelité à Nkurunziza et la férocité dans le crime. Oui s'il est caporal dans la police nationale, il est probablement général dans l'escadron de la mort au service de Pierre Nkurunziza. Jusque quand?
Il est caporal, dans la police on dit APC. Son surnom est très connu: "Matwi" (les oreilles). Officiellement, c'est un simple agent de la police nationale (Matricule 03214) affecté à l'API (Appui à la Protection des Institutions) ou la version police de la garde présidentielle. Mais ce n'est pas qu'un caporal. A sa disposition, il a, du moins jusque très récemment, une camionnette pick-up et une garde d'au-moins six policiers. Parfois aussi, une moto et une voiture TI partagés avec des membres d'une équipe constitué en véritable escadron de la mort. Jusque très récemment, il avait loué une belle villa au chic quartier de Kigobe, non loin des bureaux de l'ANSS. Une aisance matérielle et financière, surtout une puissance, que lui envient des officiers. Il est également craint: son nom a été cité dans de nombreux crimes d'assassinats, de disparitions forcées, d'exécutions extra-judiciaires. Particulièrement dans l'assassinat de Zedi Feruzi et de la famille du journaliste Christophe Nkezabahizi. Son seul alter ego, dans le crime et dans la proximité avec Pierre Nkurunziza, s'appelle BPP1 Jonas Ndabirinde (Matricule BPN 1503). Nous reviendrons bientôt sur ce deuxième cas.
Le 08 mars 2017, nous avons été nombreux a être bouleversés par le témoignage de A.N., une jeune fille dont le père a été enlevé de chez lui, par des policiers, le 17 décembre 2015 à 19h30 et n'a jamais été retrouvé. Deux mois plus tard, le soir du 06 février 2016 alors qu'elle rentrait des cours du soir, la fille a été enlevée à son tour par les même policiers qui l'ont droguée et violée pendant trois jours. Violée par trois policers pendant trois jours tout en apprenant qu'elle allait mourir comme son père. Jetée dans la rue et laissée pour morte, elle a été reconnue par un taximan qui l'a ramenée à la maison le 09 février 2017. Traumatisée, réfugiée et soignée au Rwanda, A.N. a mis au monde un enfant issu de ce viol.
" ils étaient trois policiers policiers, mais un d'eux était en uniforme et les deux autres en tenues civiles. Ils nous ont commandé d'ouvrir la porte, faute de quoi ils allaient ouvrir le feu. Ma mère ne voulait pas ouvrir, mais mon père nous a ordonné d'ouvrir pour éviter la mort de ses enfants. Ils nous ont dit qu'ils cherchaient mon père et qu'ils le rameneraient.... Ma mère a tenté de résister, mais en vain. Ils l'ont amené et ils n'est jamais revenu. (...)
C’est en février [2016] qu'on m'a enlevée à mon tour en rentrant de l'école. J'étudiais en 9ème année [c'est-à-dire trois ans après l'école primaire]. Après la disparition de mon père, nous avions déménagé à la 10ème avenue de Buyenzi. Alors que je rentrais de l'étude du soir et que j'essayais de traverser la route au niveau du Foyer [de la Charité], j'ai vu une camionnette stopper devant moi et j'ai essayé de la contourner par derrière, on m'a attrappée et enlevée. Ils m'ont mise dans la camionnette et m'ont bandé les yeux. Arrivés dans leur maison, ils m'ont enlevé le bandeau et ils ont enlevé leurs cagoules. J'ai reconnu le quartier, c'était à Kigobe, près de l'endroit où les séropositifs récupèrent leurs médicaments [ANSS]. Ils se sont drogués, ils m'ont fait boire de l'alcool et m'ont fait des piqûres avec une seringue. (...) Ils m'ont violée pendant trois jour dans cette maison, chacun à son tour. J'ai pu reconnître un des trois, celui qui avait arrêté mon père. En me violant, il disait qu'il voulait que je retrouve mon père dans la tombe, c'est à ce moment que j'ai su que mon papa était mort. (...)
Ils m'ont violée jusqu'à ce je perde connaissance. Je ne sais pas comment je suis retournée à la maison (...). Quand j'ai repris conscience, ma mère venait de me ramener de l'hôpital. Puis, nous avons fui en province, parce que ma mère était recherchée à son tour. (...) Ma mère s'est arrangée pour me trouver discrètement des documents de voyage et je me suis enfuie au Rwanda. (...) Dès que je suis arrivée ici, j'ai raconté mon histoire au HCR et aux organisations de droits de l'homme. Ils m'ont amenée au centre de dépistage: je n'avais pas le SIDA, mais j'étais enceinte."
Témoignage à retrouver sur https://www.youtube.com/watch…
Qui est le père de cet enfant? Est-ce le "tout puissant" Caporal Claude Nijimbere? Est-ce l'APC Samson Nzohabonimana qui promettait à la victime de retrouver son père dans la tombe? Est-ce le troisième policier dont nous n'avons pas encore le nom?
Entretemps, Caporal Claude Nijimbere continue à gambader gaillardemment au palais de Nkurunziza, sous des airs de Rambo, parfois dans cette tenue inconnue de l'armée et de la police burundaise. Parce qu'il appartient à une autre armée parallèle, celle où les grades militaires n'ont aucun sens, là où compte seulement la fidelité à Nkurunziza et la férocité dans le crime. Oui s'il est caporal dans la police nationale, il est probablement général dans l'escadron de la mort au service de Pierre Nkurunziza. Jusque quand?
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