Joyeux Noël !
#Burundi
Un autre Noël difficile pour les familles. Dans la tourmente, dans la
peur, dans l'affliction, dans la misère. Mais Noël c'est aussi la Bonne
Nouvelle, la lumière dans les ténèbres, l'espoir des affligés. En effet,
"Emmanuel" est venu libérer les captifs!
Ma pensée à ceux qui, comme moi, ne peuvent pas fêter Noël avec leurs familles. A cause de l'exil, de la prison ou de la clandestinité. A tous ceux dont la séparation d'avec les leurs est le lourd prix de leur engagement citoyen.
Ma pensée à toutes les familles en deuil; pire, à celles qui n'ont même pas le droit au deuil et qui ne savent pas s'il faut commencer enfin le deuil ou continuer à attendre un être cher arrêté par les forces de sécurité mais introuvable depuis plusieurs mois déjà.
Ma pensée aux victimes de la torture qui attendent vainement un secours; à ceux qui sont détenus dans des cachots secrets et qui sont arrivés au point de souhaiter la mort comme une délivrance face aux violences atroces et infinies dont ils font objet.
Ma pensée à ces femmes qui ont perdu le goût de la vie après l'expérience déshonorante du viol, parfois collectif, et qui, sans aucune possibilité de les dénoncer, voient chaque jour leurs bourreaux gambader gaillardement. Pire, à celles qui, dans les bureaux et les services, sont contraintes à un viol continu des "chefs" au risque de perdre le seul et maigne gagne-pain de toute une famille et qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Ma pensée à ceux qui vivent dans la prison de la haine, dans cette fausse illusion que leur sécurité viendra de la terreur; à ceux qui sont traumatisés par leurs propres crimes de sang et qui les perpétuent comme le seul moyen de survie; à ceux qui font semblant d'être puissants mais dorment dans la peur de l'avenir de leurs familles. A tous ceux qui, par lâcheté ou par contrainte, appaludissent le mal, sans conviction, mais pour subsister. Aux jeunes Imbonerakure, désespérés et sans avenir mais qui ne savent plus se libérer des chaînes d'une dictature broyeuse.
Ma pensée à tous ceux qui commencent à perdre l'espoir; à tous ceux qui sont sur le point de se rendre ou se sont déjà rendus et vivent, dans leur fort intérieur, la torture de la trahison et de l'indignité.
Ma pensée à nos enfants. A cette génération sacrifiée. Aux réfugiés. A tout un peuple qui vit dans une prison à ciel ouvert.
A tous, Noël nous rappelle qu'il y a toujours l'espoir. Que la puissance n'est pas nécessairement dans les mensonges d'un palais doré, mais parfois dans la vérité cachée dans une petite étable mal chauffée. Que le génocide de tous les enfants ne sauvera pas le trône d'Hérode. Que l'exil en Egypte n'est pas une fin. Et qu'ou bout du compte les tyrans, les Hérode, tombent et finissent mal. Surtout qu'il ne faut jamais abdiquer à espérer et à lutter!
A ma famille, à tous mes amis, aux membres du FOCODE, à ceux qui partagent la lutte, à tous mes compatriotes, je souhaite un très joyeux Noël!
Pacifique Nininahazwe
25 décembre 2016.
Ma pensée à ceux qui, comme moi, ne peuvent pas fêter Noël avec leurs familles. A cause de l'exil, de la prison ou de la clandestinité. A tous ceux dont la séparation d'avec les leurs est le lourd prix de leur engagement citoyen.
Ma pensée à toutes les familles en deuil; pire, à celles qui n'ont même pas le droit au deuil et qui ne savent pas s'il faut commencer enfin le deuil ou continuer à attendre un être cher arrêté par les forces de sécurité mais introuvable depuis plusieurs mois déjà.
Ma pensée aux victimes de la torture qui attendent vainement un secours; à ceux qui sont détenus dans des cachots secrets et qui sont arrivés au point de souhaiter la mort comme une délivrance face aux violences atroces et infinies dont ils font objet.
Ma pensée à ces femmes qui ont perdu le goût de la vie après l'expérience déshonorante du viol, parfois collectif, et qui, sans aucune possibilité de les dénoncer, voient chaque jour leurs bourreaux gambader gaillardement. Pire, à celles qui, dans les bureaux et les services, sont contraintes à un viol continu des "chefs" au risque de perdre le seul et maigne gagne-pain de toute une famille et qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Ma pensée à ceux qui vivent dans la prison de la haine, dans cette fausse illusion que leur sécurité viendra de la terreur; à ceux qui sont traumatisés par leurs propres crimes de sang et qui les perpétuent comme le seul moyen de survie; à ceux qui font semblant d'être puissants mais dorment dans la peur de l'avenir de leurs familles. A tous ceux qui, par lâcheté ou par contrainte, appaludissent le mal, sans conviction, mais pour subsister. Aux jeunes Imbonerakure, désespérés et sans avenir mais qui ne savent plus se libérer des chaînes d'une dictature broyeuse.
Ma pensée à tous ceux qui commencent à perdre l'espoir; à tous ceux qui sont sur le point de se rendre ou se sont déjà rendus et vivent, dans leur fort intérieur, la torture de la trahison et de l'indignité.
Ma pensée à nos enfants. A cette génération sacrifiée. Aux réfugiés. A tout un peuple qui vit dans une prison à ciel ouvert.
A tous, Noël nous rappelle qu'il y a toujours l'espoir. Que la puissance n'est pas nécessairement dans les mensonges d'un palais doré, mais parfois dans la vérité cachée dans une petite étable mal chauffée. Que le génocide de tous les enfants ne sauvera pas le trône d'Hérode. Que l'exil en Egypte n'est pas une fin. Et qu'ou bout du compte les tyrans, les Hérode, tombent et finissent mal. Surtout qu'il ne faut jamais abdiquer à espérer et à lutter!
A ma famille, à tous mes amis, aux membres du FOCODE, à ceux qui partagent la lutte, à tous mes compatriotes, je souhaite un très joyeux Noël!
Pacifique Nininahazwe
25 décembre 2016.
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