Un mois après Genève, Pacifique Nininahazwe fait le point
A la conférence de Genève, vous avez présenté le Burundi comme un “pays des libertés”. Le Burundi est-il VRAIMENT au stade actuel un pays des libertés?
Il convient avant tout de situer cette déclaration dans son contexte. Il y a un mois, j’ai rappelé que nous étions rassemblés à Genève sur base de deux documents cadres élaborés dans la franche collaboration entre le gouvernement du Burundi, la société civile et les différents partenaires du pays. Ces deux documents – le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP II) ainsi que la stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption – fruits d’un large consensus, ont fait l’unanimité et l’honneur du Burundi à Genève. Par contre, j’ai tenu à souligner à la même occasion qu’un cheminement inverse était suivi dans la révision des textes légaux régissant les trois libertés essentielles dans une démocratie : la liberté de la presse, la liberté de réunion et la liberté d’association. La démarche utilisée dans le processus de révision des trois textes est bâtie sur quatre angles : absence de dialogue, manipulation de la notion d’ordre public, augmentation de sanctions et dotation de pouvoirs exorbitants, discrétionnaires et arbitraires à certaines autorités. Nous sommes nombreux à taxer les nouveaux textesde liberticides et, à mon avis, on ne tue pas des libertés qui n’existent pas ! Si le pouvoir de Bujumbura veut, à travers une loi sur la presse, casser la protection des sources pour les journalistes, c’est que jusqu’ici il n’avait pas cette possibilité. Si le pouvoir veut, à travers une loi sur les réunions publiques et les manifestations publiques, donner des pouvoirs arbitraires aux administrateurs communaux d’interdire les réunions et les manifestations, c’est parce qu’il estime que le texte actuel ne le leur permettait pas assez. Si le pouvoir veut instaurer des limitations graves à la liberté d’association en rendant illégaux la plupart des collectifs actuels de la société civile et en introduisant un mécanisme d’autocensure des organisations par l’enregistrement annuel, c’est parce que la liberté d’association était jusqu’ici gênante pour Bujumbura. J’ai rencontré beaucoup d’activistes et des citoyens de pays voisins qui enviaient notre liberté d’expression. A Genève, j’ai rappelé que nous sommes encore un pays des libertés (et ma présence et ma parole le témoignaient), mais que ces libertés sont gravement menacées par les initiatives légales non consensuelles! J’ai demandé aux partenaires de financer le CSLP II tout en rappelant au gouvernement l’importance des libertés et la richesse pour un pays d’avoir une société civile libre et dynamique ainsi qu’une presse libre ! Malheureusement, un mois après Genève, je regrette non seulement que mon appel tout comme celui de la plupart des partenaires semble ignoré, mais surtout que des actions liberticides continuent et se multiplient, particulièrement à l’encontre des partis politiques de l’opposition.
Dans un rapport publié le 25 octobre intitulé bye-bye Arusha, l’ONG International Crisis Group dénonce « un monopartisme de fait » depuis les élections de 2010, le manque de respect de la minorité politique et de la règle de droit, l’absence de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, la mainmise du parti au pouvoir sur toutes les institutions et l’instrumentalisation des services de sécurité. Le Burundi est-il en train de perdre l’âme d’Arusha ?
Arusha a été un moment extrêmement important dans la marche du Burundi. L’élite politique burundaise avait pris l’option de discuter, ouvertement et sans faux fuyant, des différends qui avaient déchiré le tissu social burundais et ensanglanté le pays quatre décennies durant. La plus importante innovation d’Arusha avait notamment été de définir le conflit burundais comme un conflit fondamentalement politique et non ethnique. Le mal du Burundi n’était pas d’avoir trois composantes ethniques, mais plutôt la mauvaise gestion du pouvoir, le non respect des libertés des citoyens, l’utilisation de l’administration, de la justice et des services de sécurité au service d’une poignée de personnes qui se cachaient derrière leur origine ethnique ou régionale. Le mal du Burundi c’était avant tout l’injustice, et Arusha avait compris que chaque fois qu’un groupe de citoyens ne se sentira pas protégé par l’Etat dans son existence et dans sa subsistance, la paix du Burundi sera menacée. Cette analyse explique le choix de différents mécanismes pensés à Arusha pour résoudre et prévenir le conflit burundais : les garanties des libertés publiques, l’association de la minorité politique et ethnique dans la gestion du pays, les garanties de protection de la sécurité de tous les citoyens, les garanties d’une justice indépendante au service de tous les citoyens, la lumière sur les crimes du passé et la lutte contre l’impunité des crimes, la consécration du dialogue permanent comme mode de gouvernement et de prévention des conflits. Douze ans après, le constat est que le pouvoir en place à Bujumbura n’a pas retenu beaucoup de leçons d’Arusha et voudrait davantage s’en distancier. Et pour cause, le CNDD-FDD n’a pas été dans les négociations d’Arusha et, visiblement, ne se reconnait pas dans son esprit. Il invoque l’accord d’Arusha quand cela l’arrange et n’hésite pas à le pourfendre quand il s’agit des dispositions gênantes. Le pouvoir aime rappeler « que nous venons de loin » tout en ignorant comment nous y étions arrivés. Comme hier, une poignée invisible de personnes renforce sa mainmise sur toutes les institutions : elle contrôle le gouvernement, le parlement (l’introduction de la perte de siège des parlementaires exclus de leur parti dans le code électoral a renforcé ce contrôle), la magistrature, l’armée, la police, les services de renseignement ; elle est en passe de monopoliser le pouvoir économique à travers l’achat à vil prix des entreprises publiques et la main basse sur le sous-sol du Burundi. Seuls une partie de la société civile et quelques partis politiques lui échappent, mais pour combien de temps encore ? Comme hier, des citoyens sont sauvagement tués pour leurs opinions politiques sans qu’aucune institution ne puisse venir à leur secours ou leur faire justice. Comme hier, des citoyens burundais sont considérés comme des ennemis de leur pays et sont contraints de vivre en exil. Comme hier, le pouvoir est arrogant, minimise la minorité politique et ignore le dialogue. On ne parle pas encore trop de l’ethnie, mais certaines pratiques inquiètent déjà. Arusha prône la recherche du plus large consensus dans la conduite des affaires publiques, et de manière particulière dans le traitement de notre passé douloureux. Comme hier, nous observons une arrogance singulière, propre aux militaires, dans la gouvernance du Burundi. A dire vrai, je suis extrêmement inquiet du travail de la Commission Terres et autres Biens (CNTB) et du processus de mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Certes Arusha est encore présent dans les textes, dans les dires, dans certains comportements, mais chaque jour nous perdons un peu de son âme.
Comment qualifiez-vous le phénomène de ce qu’on appelle désormais les “exécutions extrajudiciaires ? Sont-elles des affaires criminelles isolées ou le reflet d’une « guerre secrète » entre le pouvoir et l’opposition comme le disait un officier au journal Jeune Afrique ? Quid des groupes armés qui se déclarent ici là soi-disant pour « libérer » un peuple opprimé ?
Une question à deux aspects. Parlons d’abord des exécutions judiciaires. Dans mes déplacements à l’extérieur du Burundi, on m’a toujours posé une question fort gênante : comment expliquer qu’un pouvoir qui a une totale mainmise sur les institutions se mette à harceler une opposition affaiblie, désorganisée, inoffensive, quasi inexistante ? Je n’ai jamais trouvé de réponse, tout comme à l’autre question : « comment expliquer qu’une opposition peut s’autoriser d’abandonner plus de trente pourcent de voix dans un pays dont la constitution lui accorde autant de faveurs ». Cela me rappelle une conférence tenue à Washington au lendemain des élections de 2010 qui concluait qu’on avait de « mauvais gagnants » et de « mauvais perdants ». Stratégiquement, aucun de ces comportements ne profite à ceux qui les tiennent.
Des citoyens sont victimes des exécutions sommaires depuis septembre 2010. Un même modus operandi : arrestation par des membres des services de sécurité (Police Nationale ou Services de renseignement généralement), découverte des cadavres sur des collines ou dans des rivières, silence de l’autorité administrative, inaction de la justice. Même cible : membres du FNL d’Agathon Rwasa majoritairement (anciens démobilisés pour la plupart), du MSD ou de l’UPD. Trop de coïncidences qui écartent complètement l’idée d’affaires criminelles isolées. Le ciblage des anciens démobilisés, le fait d’épargner les membres du FRODEBU dont le président est pourtant à la tête de l’ADC-Ikibiri laissent penser que le pouvoir craint le retour à un conflit armé et s’est engagé dans une guerre secrète contre les groupes d’opposition qui pourraient être tentés par une telle voie. Ces pratiques sont inacceptables et doivent être punies au niveau national ou international, tout comme les tentations vers l’usage de la violence dans les revendications politiques.
S’agissant des groupes armés qui se déclarent « pour libérer le pays », je voudrais dire deux choses. D’abord et avant tout, la voie de la violence n’est pas opportune et ne résoudra aucun problème. J’ai souvent dit que si la violence pouvait rendre heureux un pays, le Burundi serait aujourd’hui un paradis. Mais loin de là, le Burundi souffre encore des séquelles de la guerre civile et les anciens leaders de l’insurrection populaire pour la restauration de la démocratie, aujourd’hui au pouvoir, risquent de devenir les fossoyeurs de cette même démocratie. Ce n’est pas nouveau, je ne connais pas un seul pays africain (et même ailleurs) où les guérilleros ont apporté la liberté à un peuple. Une fois arrivés au pouvoir, les libérateurs d’hier sont devenus les oppresseurs d’aujourd’hui. Le pouvoir qu’ils obtenu par le canon, ils ne peuvent le garder que par le canon. J’ai du mal à croire qu’une personne qui n’a aucun remords en tuant des enfants et des vieillards pour la conquête du pouvoir, hésitera à poignarder ses adversaires politiques pour le garder. La violence augmentera les violations de droits de l’homme et détruira le peu d’infrastructures dont disposent encore le troisième pays le plus pauvre du monde.
Ensuite et enfin, la voie de la violence est suicidaire et ne profitera qu’au CNDD-FDD. La population est fatiguée, la communauté internationale en a assez, les moyens dissuasifs du pouvoir sont de loin supérieurs. S’il est vrai que les soubresauts à l’Est du Congo pourraient encourager ce genre d’aventures, il n’en reste pas moins évident que le pouvoir profitera de cette insécurité pour verrouiller davantage l’espace politique, limiter les libertés, mieux contrôler les populations des collines du Burundi et intimider ceux qui adhèrent aux partis de l’opposition. De ma part je ne soutiendrai jamais ceux qui prétendent qu’il faudra tuer des citoyens burundais pour lutter contre ceux qui tuent des citoyens burundais, c’est un cercle vicieux qui ne saurait nous faire avancer.
Que faire pour bien se préparer aux élections de 2015 ? Le temps est-il venu pour les leaders politiques de l’opposition en exil de retourner dans le pays ?
Je vais probablement vous surprendre sur cette question. Différents analystes s’intéressent davantage au déroulement des opérations électorales et donnent plus d’importance au code électoral et à la CENI. Cela n’est pas négligeable et j’y reviendrai. Mais pour moi, le plus important c’est la situation actuelle de ceux qui seront dans la compétition de 2015 et la possibilité d’accès à la population pour les futurs candidats. Tout se joue aujourd’hui, et le parti au pouvoir a une nette longueur d’avance par rapport à ses adversaires, et, à mon avis, la compétition a peu de chance d’être équitable.
En 2010, on ne s’était pas attendu à la contestation des résultats, tous les observateurs se focalisaient plutôt sur l’enjeu sécuritaire du scrutin communal ; bien plus on a été surpris par le retrait de l’opposition du reste du processus électoral. Mais, on peut reconnaitre tout au moins que la compétition était encore possible entre l’opposition et le pouvoir, elle pouvait être plus ou moins équitable. Tout ce que les gens n’avaient pas compris en 2010 et qui risque de se répéter, avec des effets encore plus néfastes en 2015, c’est la stratégie BACEMWO du parti au pouvoir. Cette stratégie consiste en trois points : distraire l’adversaire, ne jamais quitter la campagne électorale et jouer les dernières minutes. Depuis 2010, le parti au pouvoir bat campagne sur terrain, débauche les militants de l’opposition par des promesses alléchantes et des intimidations. Le parti au pouvoir a consolidé ses comités locaux tandis que les comités de l’opposition sont en décomposition. Des responsables locaux de l’opposition ont été tués, arrêtés, calmés. L’actualité est remplie de nouvelles faisant état du quadrillage des collines et des villages par des jeunes imbonerakure du CNDD-FDD. Entretemps, l’opposition continue à attendre « un dialogue sur l’organisation des élections de 2015, sur le retour des leaders en exil, sur l’environnement des élections, etc ». Je ne désespère pas que ce dialogue finira par arriver, mais quand il arrivera ce sera au dernier moment, juste à la veille des élections quand le quadrillage des collines aura été total. Au même moment, le parti au pouvoir se dote de moyens financiers importants pour 2015 tandis que l’opposition végète dans une situation de dénuement total. Il faut rappeler ici qu’au Burundi aucun système de financement public des partis n’est organisé et qu’il n’existe pas de contrôle du financement des partis. Dans ces conditions, on pourra tenir techniquement de très bonnes opérations électorales, des observateurs pourront provenir du pays et du monde entier et formuler leurs conclusions habituelles : « les élections se sont globalement bien déroulées en dépit de quelques irrégularités ». Mais le processus de consolidation de la démocratie va en pâtir. J’aime dire qu’il n’y que dans la Bible où une bonne compétition peut se dérouler entre le petit David et le géant Goliath. L’opposition doit s’organiser rapidement, faire des propositions alternatives et prendre du courage pour faire rentrer ses leaders en exil. Les partenaires du Burundi feraient mieux d’envisager un financement des partis pour équilibrer les forces, et nous devrions tous nous mobiliser pour le respect des libertés politiques.
De manière classique et pratique, l’urgence en ce moment est de mettre en place une CENI crédible et consensuelle, élaborer un code électoral de consensus, organiser un dialogue inclusif sur l’environnement des élections y compris le retour des leaders de l’opposition en exil. A Genève, les partenaires du Burundi ont mis une sorte de conditionnalité en ce sens pour le déblocage du financement du CSLP II, et certains ont même manifesté la volonté de contribuer à ce dialogue. Toute la question est de savoir la disposition du pouvoir et de l’opposition à saisir cette opportunité. Je pense que la société civile aura également à jouer un rôle important en 2015, que ce soit en ce qui concerne l’éducation des citoyens ou ce qui est de l’observation des élections. J’en appelle donc aux différents partenaires de commencer déjà à soutenir les initiatives de la société civile sur 2015.
A Genève, la société civile a défendu le CSLP, main dans la main avec le gouvernement, alors qu’avant le même gouvernement vous traitait comme des ennemis de la nation. Faut-il y voir le début d’une perestroïka des rapports entre le gouvernement et les autres forces vives du Burundi ?
Les documents défendus à Genève avaient été élaborés dans une parfaite collaboration entre le gouvernement, la société civile et les différents partenaires. Avant de nous rendre à Genève, des responsables de la société civile ont eu une réunion très intéressante avec le Deuxième Vice-Président de la République, l’objectif de tous était de trouver un financement du CSLP II. L’économie burundaise est au bord de l’effondrement, notre monnaie perd continuellement de sa valeur, la pauvreté de la population ne cesse de s’accroitre. Il est du devoir de tous les citoyens de se battre pour sauver cette situation. Toutefois, pour la société civile, il était également important que Genève soit une occasion de débattre des autres défis du Burundi. S’il est vrai que nous pouvons collaborer facilement avec le gouvernement dans l’élaboration de documents cadres sur la lutte contre la pauvreté ou sur la bonne gouvernance, il est tout autant vrai que la méfiance devient de mise quand évoque les défis de gouvernance politique du pays. On dirait que nous avons un gouvernement à deux vitesses, plus ouvert sur les matières économiques ou quand il faut draguer les bailleurs de fonds, très verrouillé quand il s’agit des questions politiques. Sur les deux plans, nous avons réussi à Genève. Et nous avons pu démontrer que nous ne sommes pas des opposants politiques !
Et quelles sont en général les leçons que vous avez tiré de la conférence de Genève ?
Leçons majeures de Genève :
1. Le monde nous observe. « Nous allons aider le Burundi avec des yeux ouverts ». Les principaux partenaires du Burundi ont insisté sur la résolution de quatre défis politiques parallèlement aux avancées en matière économique : la lutte contre l’impunité des auteurs des exécutions extrajudiciaires et de grandes malversations économiques, la garantie des libertés publiques, le dialogue politique inclusif en vue de la préparation des élections de 2015 et la mise en place consensuelle des mécanismes de justice transitionnelle. Toute la question est de savoir si cela a été bien compris par le gouvernement. Les récentes interdictions des réunions des partis de l’ADC Ikibiri m’inquiètent. Contrairement à une certaine communication, Genève n’a pas été une cagnotte à ramasser ni un chèque en blanc.
2. La recherche du consensus sur des questions fondamentales est toujours dans l’intérêt des burundais. Cette démarche devrait être privilégiée sur toutes les questions importantes intéressant la vie du pays. Encore une fois je plaide pour la recherche du plus large consensus avant l’adoption des lois sur les libertés publiques, avant l’adoption de la loi sur la CVR et sur les textes électoraux de 2015.
3. Ne rêvons pas : l’aide ne va pas nous développer ! je ne sais pas comment le gouvernement a calculé le résultat chiffré de la conférence car un bon nombre des donateurs ont promis de continuer les programmes en cours ou de continuer la négociation des programmes de financement comme l’Union Européenne qui le fera dans le cadre des discussions sur le 11ème FED. J’ai entendu le gouvernement clamer qu’il avait reçu plus du double de ce qu’il avait demandé ! Il risque de se piéger par une telle communication car cela voudrait dire qu’au bout du CSLP II, il n’y aura plus de pauvreté au Burundi puisqu’on a obtenu plus de moyens financiers qu’on en a besoin. Un leurre, je ne me fais pas cette illusion. Notre développement viendra des efforts locaux, de notre capacité à gérer les ressources nationales, de notre mobilisation au travail, de notre capacité à attirer les investisseurs, de notre industrialisation, de notre bonne préparation à l’intégration régionale, dans la meilleure défense des intérêts du Burundi. Pas de l’aide, pas de Geneve!
Burundi~Magazine vous remercie pour la lucidite de votre analyse des défis que fait face le Burundi.
C’est moi qui vous remercie!
Propos recueillis par Jean-Marie Ntahimpera
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