Au Moment où toute la quasi-totalité de ses amis se rejouissent de l’arrestation du Me Evrard Giswaswa, Pacifique Nininahazwe a un avis contraire.


Beaucoup de commentaires se réjouissent de l’ arrestation du Me Evrard Giswaswa et nombre de mes amis pensent qu’une ère nouvelle vient de commencer au Burundi, que désormais « personne ne sera plus au dessus de la loi ». Je respecte ces opinions (et pour cela je ne vais pas les censurer) mais j’ai un avis tout à fait contraire.
Certes le nom Me Evrard Giswaswa a été cité dans plusieurs dossiers de corruption ou de malversations financières, certes il était le symbole d’une arrogance révoltante de certaines autorités burundaises (lui qui n’a pas hésité à affirmer qu’une autorité de son rang ne saurait se faire soigner dans un hôpital des petites gens comme le Prince Régent Charles), certes il cristallisait les frustrations des habitants de la capitale lorsqu’il s’inscrivait en faux contre toute forme de manifestation publique émanant de la société civile ou des partis de l’opposition, certes on aurait aimé qu’il explique la source de sa richesse qu’on dit insolente tout comme nombre des puissants de ce pays, certes… Et je ne nie pas que sa présence en prison ou devant un juge fera un bon tableau de l’ironie de l’histoire.
Mais il ne faut pas se réjouir vite, Me Evrard Giswaswa peut facilement devenir un bouc émissaire et une victime d’une machination sans nom. Sur quels dossiers est-il poursuivi? est-ce celui du villa du Maire? Est-ce celui de la société Burundi Car Services? est-ce celui de la sentinelle battue nuitamment à l’Hôpital Prince Régent Charles? Il y a plein d’autres dossiers qui citent son nom- pas lui seul- et ceux d’autres personnalités. La fin de l’ère de l’impunité commencera sûrement par le traitement de ces dossiers classés dans certains tiroirs.
Me Evrard Giswaswa aux mains de la police en train de dire a dieu a ses acolytes.
Me Evrard Giswaswa entre les mains de la police, en train de dire a dieu a ses acolytes.
L’arrestation de Me Giswaswa peut poser d’autres questions intéressantes. Selon son dossier à la prison centrale de Mpimba, il est poursuivi pour complicité de gestion frauduleuse, sur l’en-tête il serait mentionné dossier incendie du marché central de Bujumbura. On se souvient que le Directeur Général de la SOGEMAC, Cyprien HORUGAVYE, a également été arrêté dans le cadre des enquêtes sur l’incendie du marché.
Curieusement, une enquête des experts français aurait récemment conclu, selon le journal Iwacu, que l’incendie aurait une origine accidentelle. Ce rapport n’a pas été rendu public alors qu’il pouvait disculper le gouvernement d’un certain nombre de certaines thèses de complot qui circulent depuis la catastrophe du 27 janvier dernier. Il y à peine une semaine le ministre de l’intérieur avait déclaré ce dont nous nous souvenons tous devant le parlement! Quel est donc ce lien entre l’incendie du marché et la gestion frauduleuse? Tant qu’une réponse n’est pas fournie à cette question, nous avons à nous réserver!
A un moment, nous avons applaudi l’arrestation de Hussein Radjabu, parce que ses déclarations et ses comportements autoritaires avaient frustré, mais nous ignorions qu’il était une autre victime d’un système d’injustice qu’il avait contribué à mettre en place. Certains ont salué l’arrestation d’Hilaire Ndayizamba dans le cadre de l’enquête de l’assassinat d’Ernest Manirumva, pourtant il était une victime d’un système injuste qu’il avait servi et financé. L’arrestation du Directeur Général de la SOSUMO a été particulièrement salué. Deux ans après il n’a pas encore comparu devant une juridiction, ceux qui le couvraient hier se la coulent douce dans les hautes sphères de l’Etat.
Pour le cas Giswaswa, wait and see! Entretemps, tant qu’il n’est pas condamné par un juge compétent, il est innocent!

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