Ndayizeye doit mourir!

Source: frodebu.be, 17/6/2009

ASSASSINATS CIBLES : NDAYIZEYE DOMITIEN DANS LA LIGNE DE MIRE…


Depuis un certain temps l’élimination physique ciblée des hommes politiques est une stratégie qui fait son chemin. Cette option a été adoptée sous un prétexte fallacieux de freiner une montée fulgurante du cercle politique qui réclame le changement démocratique en 2010. Le même projet frappe de plein fouet la société civile, elle qui plaide pour une bonne gouvernance.

Ainsi, ce plan macabre a déjà endeuillé le Parti Sahwanya-FRODEBU à plusieurs reprises. Le décompte des militants du FRODEBU assassinés dans cette philosophie est de 7. Au sein de la société civile, l’OLUCOME a perdu son vice-président, Ernest MANIRUMVA. Une mort qui a entraîné une autre, celle d’un officier subalterne, le capitaine Pacifique NDIKURIYO. Dans la famille de la société civile, le Mouvement d’Action Catholique/Scout vient lui aussi de perdre un élève dans la province de Makamba, en commune Kayogoro. Nous analyserons cas par cas ces assassinats qui sont considérés comme des ballons d’essaie qui devraient ramener à l’ordre les esprits qui dérangent la quiétude du système qui gouverne le pays.

Et comme si ces morts ne suffisaient pas, comme s’ils ne pesaient pas lourdement sur la conscience des auteurs et des commanditaires, un autre plan macabre dénommé « canon sans recul est actionné » cette fois-ci on a décidé de frapper fort.

Ce samedi 30 mai 2009, un laboratoire qui réunissait certains officiers supérieures et généraux à Bujumbura a décidé de tuer purement et simplement l’ancien Président Domitien NDAYIZEYE qui est le candidat du parti Sahwanya-FRODEBU aux élections présidentielles de 2010. Dans cette réunion, un officier général qui tenait le crachoir a conclu la réunion en disant : « le problème de notre victoire ce n’est pas le FRODEBU. Mais c’est bel et bien NDAYIZEYE Domitien. Aussi longtemps qu’il sera vivant, donc candidat du FRODEBU, beaucoup de burundais vont voter pour lui. Il n’y a donc pas milles solutions, si nous voulons survivre à 2010 : il faut le tuer avant les échéances électorales. Et je m’en charge (« arugupfa narapfuye ») je n’ai plus rien à sauver ! » Pour mener à bien cette opération il a été décidé qu’on allait changer la garde de l’ancien Président NDAYIZEYE Domitien en y intégrant des éléments nouveaux à la solde de ce laboratoire. Bien plus, on promettait 10 millions de francs burundais à tout chauffeur de NDAYIZEYE qui accepterait de rentrer dans l’opération ; cependant ils reconnaissent que le retournement de ces chauffeurs n’est pas une tâche facile.

A côté de cette perspective d’abattre le candidat du FRODEBU, il avait été envisagé initialement d’arrêter Léonce NGENDAKUMANA, le président du FRODEBU. Le scénario était de déployer des hommes en uniforme militaire qui devaient simuler une attaque rebelle. Cette simulation devant se terminer par l’arrestation de tous ces hommes en uniforme.

Dans ce montage, la substance de l’interrogatoire de ces pseudo-rebels devrait désigner le Président du FRODEBU comme étant le patron de cette rébellion. Ces aveux des « rebelles » qui allaient être considérés comme un cas de flagrant délit, autorisaient le pouvoir d’arrêter directement le député Léonce NGENDAKUMANA sans s’embarrasser des procédures de lever d’immunité.

L’incarcération du Président du FRODEBU aurait pour conséquence de casser les reins à son candidat aux présidentielles de l’année prochaine. A cet effet, ce noyau en mal d’inspiration estime que l’absence de Léonce NGENDAKUMANA affecterait le parti et en conséquence NDAYIZEYE Domitien. Mais ce plan A a été réfuté par le Général susmentionné qui estime que tant que NDAYIZEYE Domitien est vivant et candidat du FRODEBU, il est impossible de lui barrer la route de la victoire en 2010. En conséquence : il faut adopter le plan B, celui de l’éliminer physiquement.

Mais quelle sera la conséquence de cet acte ignoble. Ce projet irréfléchi a été rapporté par une source autorisée, un patriote qui estime à juste titre que l’assassinat du Président Domitien NDAYIZEYE serait un acte suicidaire et lourd de conséquences. Rien que l’idée d’un tel drame donne la chair de poule ! Mais dans une République où un administrateur de Kayogoro donne l’ordre de tirer sur des élèves scouts mobilisés par terre, le crime devient banal. Donc tout est permis ! Dans une République où cet administrateur de Kayogoro est réconforté par un député, élu du peuple, Révérien NDIKURIYO, qui minimisant le drame parle d’incident, tout peut arriver ! Dans une République où on n’a pas peur d’abattre un capitaine du nom de Pacifique NDIKURIYO, en sachant que le défunt a un grand frère, député du CNDD-FDD qui préside la commission parlementaire de la « défense et sécurité », il n’y a plus d’interdit ! Dans une République où on n’a pas peur d’assassiner un géant de la société civile comme Ernest MANIRUMVA, qui était le Vice-président de l’OLUCOME, tout peut arriver !

Pour les deux derniers cas, d’Ernest MANIRUMVA et du capitaine Pacifique NDIKURIYO, on a retrouvé leurs relations parentales au CNDD-FDD. « Ce sont les nôtres qui ont assassiné les deux disparus ! » Dès lors qu’on n’hésite pas à endeuiller un compagnon de lutte, il n’y a pas de clémence pour un étranger à l’organisation ; à fortiori s’il appartient à un parti politique concurrent comme le FRODEBU. Pour ce faire le Président NDAYIZEYE Domitien qui est dans l’œil du cyclone doit faire attention. Il ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur. C’est clair ! Il constitue une menace de la victoire des vainqueurs de 2005. Voilà pourquoi la réunion de ce samedi 30 mai l’a mis dans la ligne de mire.

Ce mardi 09 juin 2009, le Ministre de l’Intérieur Edouard NDUWIMANA a sorti ses griffes contre quatre partis qui ne sont que des menaces de la victoire du CNDD-FDD. Il a dans sa communication pris à partie le parti FRODEBU, UPD-Zigamibanga, le CNDD et le MSD. Le ton qu’il a utilisé laisse penser qu’il a décidé d’aller jusqu’à la suppression ou la suspension de ces partis qui barrent la route à son parti CNDD-FDD.

Signalons à toutes fins utiles que d’une source de la police nationale, nous apprenons que les actes de vandalisme contre les sociétés d’assurances bouclés par le show de chez SOCAR étaient téléguidés dans le seul but d’arrêter les opposants qui gênent. Ainsi dans ce montage Alexis SINDUHIJE Président du MSD ainsi que Pancrace CIMPAYE, notre Directeur des publications et en même porte parole du FRODEBU devaient être désignés comme les commanditaires de ces actes de vandalisme d’un autre âge.

Tout compte fait il est navrant de réaliser qu’en cette période préélectorale le recours à l’intimidation, aux assassinats, aux arrestations arbitraires ait été adopté comme un moyen de s’assurer la victoire en 2010. De toute évidence ces actes déplacés ne font plutôt que jeter un discrédit sur leurs auteurs et partant conduisent à un échec patent. Ce n’est donc pas l’élimination physique ou l’emprisonnement arbitraire des hommes politiques qui va monter la cote de popularité du CNDD-FDD. De même la suspension ou l’interdiction des partis politiques loin de séduire l’électoral ces actes condamnent le CNDD-FDD à une marginalisation qui va plutôt renforcer le bloc de l’opposition.

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