Burundi: Disparition forcée de Pacifique Birikumana, chauffeur de l'Eglise Catholique à Ngozi

Le samedi 08 avril 2017, Pacifique Birukumana a reçu une mission précise de ses supérieurs : aller-retour à Gitega au volant du bus de type Coaster du Diocèse Ngozi pour transporter des militaires du Camp Ngozi qui avaient loué le véhicule. De retour à Ngozi dans la soirée, il a normalement ramené le bus au parking de l’Economat Général, puis il est rentré chez lui. A 20 mètres de sa résidence, il s’est arrêté au Bar Kukabasore où il a pris un verre avec des « amis ». Au sortir du bistrot, Pacifique Birikumana a été enlevé par quatre miliciens Imbonerakure dont trois ont été identifiés selon l’enquête du FOCODE : « BUTOYI résidant à Gatare (présenté comme le chef de ce groupe de bourreaux), Régis Ndizeye alias MAJEWUSI (agent de la Mutuelle de la Fonction Publique à Ngozi) et un nommé MANWANGARI. Dès son enlèvement, Pacifique Birikumana aurait été embarqué dans la voiture Toyota de type TI appartenant au responsable provincial du SNR à Ngozi, Venant Miburo ».

Elie: Allo!
Ω: Allo! Est-ce que ce téléphone est le tien?
Elie: Non, ce téléphone n’est pas le mien, je viens de le trouver dans les vêtements appartenant à mon patron. Il me les a laissés pour que je les lave.
Ω: Est-ce que ton patron serait par hasard Pacifique le chauffeur à l’Economat Général?
Elie: Non, mon patron n’est pas chauffeur à l’économat, son bureau se trouve “Kurya Gitega” tout près du Rond-Point .
Ω: Comment s’appelle votre patron?
Elie: ça fait juste quelques jours que je suis son travailleur domestique, je ne connais pas encore son nom.
Ω: Et toi comment t’appelles-tu?
Elie: Je m’appelle Elie
Ω: Est-ce que tu possèdes ton propre téléphone?
Elie: Non je ne l’ai pas encore acheté.
Ω: Où êtes-vous en ce moment?
Elie: Ici au quartier Kinyami, tout près de la REGIDESO au numéro 75.
Par après “Elie” a répondu à au moins trois autres appels sur ce téléphone de Pacifique Birikumana, puis le téléphone a été éteint jusqu’à ce jour. »
En dépit de tous ces indices, les autorités burundaises n’ont mené aucune enquête sur la disparition forcée de Pacifique Birikumana. Dans une douleur immense, la famille attend toujours : elle ne sait pas s’il faut débuter le deuil ou s’il faut continuer à espérer son retour.
La disparition forcée de Pacifique Birikumana est une preuve que le régime Nkurunziza poursuit les disparitions forcées en 2017, comme le montreront d'autres cas que nous publierons cette semaine.
Suivez l’intégralité de la déclaration du FOCODE sur : http://ndondeza.org/pacifique-birikumana/
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