Burundi : Disparition d'Oscar Ntasano, un crime annoncé, un crime d'Etat. (1ère partie de l'enquête NDONDEZA)
#Burundi #DossierNtasano Ière Partie: Un crime annoncé, un crime d'Etat.


Les futurs malheurs d'Oscar Ntasano avaient aussi été publiés par un compte Twitter pro Nkurunziza qui utilise un pseudonyme de Habona King @MariyaHabona. Une série de 11 tweets ont été publiés le 06 décembre 2016 et citait Oscar Ntasano parmi des "diables" ou des "PDC" (PDC était un parti opposé au Prince Louis Rwagasore dans les années 60) qui se cachent au sein du CNDD-FDD pour le détruire. Les tweets évoquent clairement le Nonara Beach Hotel comme ayant été acquis par fraude et demandent sa reprise par le gouvernement. Le dernier tweet est plus évocateur: "Burundi appartient à ses concitoyens et est régi par la loi, c'est inouï que ce même NTASANO s'arroge le droit d'exporter la terre du pays". Si le style des tweets rappelle les messages d'insultes extrémistes de certains Imbonerakure, il se distingue par la qualité de la rédaction qui tranche avec le niveau extrêmement bas d'autres tweets des Imbonerakure. Il est clair que l'auteur des tweets n'est pas n'importe qui.
Le 27 avril 2017, soit sept jours après la disparition d'Oscar Ntasano, le CNDD-FDD a organisé une séance de "prière" d'action de grâce deux ans après la désignation de Pierre Nkurunziza aux présidentielles de 2015. Curieusement, le parti n'a émis aucune préoccupation sur la disparition de son financier. Pierre Nkurunziza a délivré un message très proche des tweets anti-Ntasano. Il a notamment rappelé que les Judas étaient encore cachés dans le parti et que Dieu allait les détruire. Il a mis en garde tous ceux qui ne se soumettent pas aux ordres et aux conseils des dirigeants. Difficile de ne pas penser à ce moment-là au sort d'Oscar Ntasano, car il avait désobéi: il avait refusé d'annuler le contrat de location de son hôtel par l'ONU.
Avant sa disparition, Oscar Ntasano a reçu plusieurs messages, plusieurs menaces qui lui enjoignaient de mettre fin au contrat avec l'ONU. Les maçons qui rénovaient son hôtel ont été arrêtés... Mais Ntasano s'est entêté, il croyait à la protection de l'ONU et comptait sur la force de ses liens dans le parti au pouvoir. Le dernier à le menacer fut un colonel chargé du renseignement dans la police "Nubu nturaheba ya contrat?"...
Très prochainement, la 2ème partie de cette enquête du Focode Asbl dans le cadre de la Campagne NDONDEZA.
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